Sony et Nintendo se livrent une bataille acharnée sur le marché des consoles de jeux vidéo. Pourtant, il n’en n’a pas été toujours ainsi puisque par le passé, les deux géants travaillaient main dans la main. Dans les années 80, Sony a largement contribué au succès de la Super NES en mettant au point son chipset sonore capable de gérer 8 canaux ADPCM simultanément, une révolution pour l’époque.
Les formats cartouche et disquette ayant des capacités limitées, les constructeurs se sont progressivement intéressés au CD-ROM. C’est alors que nous avons vu apparaitre des lecteurs CD-ROM pour les consoles comme le Mega CD de Sega. De son côté, Nintendo a demandé à Sony de travailler à la mise au point d’un lecteur CD ROM pour la SNES supposé se connecter via le port d’extension situé sous la console : Le SNES-CD.
De son côté, Sony a lancé le développement de sa propre console, la PlayStation, compatible avec les cartouches SNES mais aussi avec le Super Disc, le nouveau format de CD-ROM mis au point par Sony, ce qui permettrait à Sony d’intégrer le marché du jeu vidéo. Le SNES-CD était sur le point d’être annoncé au CES de 1989 lorsque le président de Nintendo, Hiroshi Yamauchi, réalisa en relisant le contrat qui liait les deux sociétés qu’il accordait à Sony la possession de tous jeux sur le format Super Disc. Jugeant ceci inacceptable, Yamauchi décida d’abandonner le partenariat avec Sony et de s’associer avec Philips, le créateur du CD, donnant ainsi le pouvoir total à Nintendo sur ses licences sur les machines de Philips. Et c’est ainsi qu’on a vu apparaitre les pires étroncs des licences Zelda et Mario sur le CD-I de Philips.
Jusqu’ici, aucune photo ni aucun prototype de cette PlayStation n’avait été retrouvé, jusqu’à ce que Dan Diebold alias Analogueboy, un utilisateur de Reddit parvienne à retrouver un chez son père. La console lui aurait été fournie par un certain Olaf, ancien employé de Nintendo.
La console, estampillée PlayStation SFX-100, ressemble beaucoup à la Super NES avec son port cartouche, ses 2 ports manettes et un lecteur CD. On remarque également un petit écran LCD et des touches de lecture sur le dessus de l’appareil, ainsi qu’une prise casque ce qui laisse penser qu’il est possible d’utiliser la console comme platine CD autonome. Côté connectique, la console dispose de sorties RCA, S-Video, d’un modulateur UHF et d’un connecteur multi out identique celui de la SNES. L’utilité du port Next demeure un mystère, peut-être port série comme sur la PS-1 ? Enfin, on découvre dans la vidéo postée récemment qu’un port d’extension se trouve également en dessous de la console. La coque de la console souffre du même problème que celle de la SNES, à savoir être fabriquée avec un plastique qui se dégrade et jaunit avec le temps ce qui laisse penser que la même matière a été utilisée.
L’étiquette de la cartouche indique la date du 6 octobre 1992 (92.10.6) et la mention « Pour démo » (デモ用) en japonais. L’hypothèse la plus probable est qu’il s’agirait en fait d’une carte mémoire contenant des sauvegardes de parties, dans le but de présenter les jeux au public. Si tel est le cas, il est malheureusement peu probable que ces sauvegardes aient survécu au temps car à l’époque, la mémoire flash coûtait très cher et les sauvegardes étaient stockées dans une RAM alimentée par une pile bouton, qui aujourd’hui sont pour la plupart totalement usées.
Nous ne savons pas si la console est fonctionnelle car il manque le bloc d’alimentation. Nous ne savons pas non plus ce que contient la cartouche ni les CDs que Dan aurait également en sa possession. Espérons qu’il parviendra à faire fonctionner l’ensemble pour nous présenter le prototype en vidéo ! Je modifierai cet article si de nouveaux éléments sont publiés !