Pour sa sixième édition, Art-to-Play a battu un nouveau record d’affluence. Des dizaines de milliers de visiteurs se sont rendus sur les 3 jours du festival pour rencontrer leurs artistes et youtubeurs préférés, découvrir des cosplays incroyables, assister aux conférences et au concerts ou tout simplement pour s’amuser avec leurs amis.
Le premier constat par rapport à l’édition précédente est un net progrès au niveau de l’organisation. Le salon a déménagé dans le hall XXL, sur un seul niveau et avec des allées très larges facilitant la circulation, même le samedi où l’affluence était considérable. Ça change de l’an dernier où il était souvent totalement impossible de bouger tellement la foule était dense. À l’extérieur la file d’attente avançait vite et le gentil staff est toujours aussi cool, vous gérez !
Les stands de merchandising n’étaient pas trop nombreux et les jeunes créateurs étaient bien mis en valeur ce qui leur a permis de rencontrer un franc succès.
En revanche, ce qui devient de plus en plus problématique, c’est la dégradation de l’ambiance. De nombreuses incivilités ainsi que des vols ont été reportés, sans parler du manque de respect envers les cosplayers que certains voient plus comme des morceaux de viandes en libre service que des artistes.
La raison principale de cette dégradation semble être la volonté des entreprises organisatrices d’Art to Play d’élargir son public à un public familial mainstream pourtant inadapté aux conventions geek, c’est à dire les jeunes enfants — et de facto à leurs parents accompagnateurs — afin d’accroître la rentabilité du salon.
Le salon avait parfois des airs de garderie pour enfants, qu’on emmène voir les gens déguisés et faire du château gonflable. Oui, il y avait même un PUTAIN DE CHÂTEAU GONFLABLE ! C’était un peu comme au carnaval, sauf que là on était à l’abri de la pluie.
Certains gosses n’ont aucun respect pour le travail des artistes et des cosplayers et mériteraient bien quelques paires de baffes. Quant aux parents, si beaucoup se sont prêtés au jeu et se sont clairement amusés, d’autres se sont montrés excécrables envers les autres visiteurs et le staff, vraisemblablement excédés de perdre 3h à faire la queue pour que leurs gosses puissent faire un selfie avec un couple d’ados qui se filment sur Internet en train de déballent des cartes de jeu.
Cette beaufisation du salon s’est ressentie aussi au niveau du programme. Ce n’est plus la qualité qui est recherchée mais la quantité. Les invités mis en avant cette année étaient les youtubeurs stars des cours de récréation qui font des millions de vues. Les Vox Makers, les Noobs, le Rire Jaune, Fanta et Bob ou encore le Tatou semblaient quant à eux avoir été relégués au second plan. Même Marcus qui d’ordinaire est un inconditionnel d’Art to Play était absent de cette édition. J’espère que le niveau du contenu et des invités sera revu à la hausse pour la prochaine édition et qu’on invitera pas le Studio Bubble Tea pour élargir le public au 0-5 ans.
On souhaiterait aussi voir davantage de stands et d’animations sur la culture japonaise traditionnelle et le tourisme, ce qui manque cruellement dans la quasi-totalité des conventions de France.
Néanmoins, malgré ce petit coup de gueule, j’ai passé de très bons moments durant tout le week-end. Ce fut l’occasion de revoir ses amis et de s’en faire de nouveaux, d’être émerveillé par des cosplays toujours plus nombreux et toujours plus beaux, ainsi que de rencontrer une pléthore d’artistes et de créateurs indépendants talentueux.
Avant de nous quitter, voici quelques belles images.